Le tweed était à l’origine destiné au camouflage pour la chasse et la traque d’animaux sauvages. Les couleurs étaient donc dérivées des paysages environnants et même les tweeds les plus vifs étaient conçus pour se mélanger à la bruyère, les bois ou les terrains rocheux.
Cependant, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, le tweed connaît un tournant nouveau : Il est devenu le tissu des vêtements sportifs par excellence. En effet, la bourgeoisie anglaise le portait en tant que vêtement d’extérieur idéal pour la vie en campagne. Se revêtir d’un manteau en tweed permettait de pratiquer la chasse ou la pêche dans les meilleures conditions.
La classe moyenne victorienne du XIXème siècle, souhaitant imiter la bourgeoisie, s’est également mise à porter du tweed pour tout événement sportif tel que le golf, le cyclisme, le tennis, la conduite automobile ou l’escalade. Le tweed était donc parfaitement adapté à la campagne et aux loisirs : il ne se portait pas en ville.
La question que vous vous posez doit sûrement ressembler à :
Mais comment un tissu constamment utilisé dans notre vie (mode, ameublement…) peut s’être autant démocratisé au fil du temps ?
Eh bien le Wiki est là pour répondre à cette question !
Avant d’aller plus loin : découvrez aussi l’origine du tweed d’autres tissus d’ameublement
Sommaire
La naissance du label tweed
Face au succès rencontré par le tweed, et notamment le Harris Tweed, le Parlement britannique en définit les caractéristiques à travers une loi en 1893 :
“Le Harris Tweed est un tweed qui a été tissé à la main par des insulaires, à domicile, dans le périmètre très précis des îles Hébrides Extérieures, et plus précisément dans les îles de Harris, Lewis, North Uist, Benbecula, South Uist et Barra. Le tweed y est ainsi fabriqué à partir de pure laine vierge teinte et filée dans cette même région d’Ecosse”.
Cette définition évolue au fil du temps au gré des transformations des méthodes de production du tweed.
En 1906, la Harris Tweed Association crée un label afin d’encadrer cette industrie florissante. À partir de 1911, le symbole de la Harris Tweed Association permet d’identifier tous les tweeds de qualité. Les inspecteurs ne donnent en effet cette certification qu’aux tweeds qui correspondent à la définition légale et qui présentent une trame sans aucun fil cassé.
En 1934, la définition du tweed est modifiée afin d’y intégrer la possibilité pour les fabricants d’aller se fournir en laine dans d’autres régions d’Ecosse. L’essor de la production de tweed fut tel au début des années 1930 qu’une pénurie de laine s’était installée.
Mais cette extension légale donne lieu à des abus de la part de certains fabricants écossais qui se mettent à étiqueter leurs produits avec le label « Harris Tweed ». Saisie d’une telle affaire en 1964, la justice britannique conclut que le label « Harris Tweed » ne peut être utilisé que pour les articles confectionnés dans les Hébrides extérieures.
L’évolution des utilisations du tweed
Imperméables et résistants, les tweeds sont utilisés essentiellement dans la fabrication de vestes, de manteaux ou de chapeaux. On les porte traditionnellement au Royaume-Uni et en Irlande pour des activités d’extérieur comme la chasse, la pêche ou la promenade. On les retrouve aujourd’hui aussi bien dans la mode que dans l’ameublement.
Le saviez-vous ?
En 1956, Coco Chanel, qui avait emprunté à son amant, le duc de Westminster, ses vestes en tweed, avait fini par en faire une pièce phare de ses créations.
Aujourd’hui, la laine des moutons dits « gueules noires » – trop lourde et trop rêche – n’est plus utilisée que dans la fabrication de tapis. Pour la remplacer, on utilise désormais la laine plus douce et plus légère des moutons cheviots, qui sont élevés principalement dans le mainland écossais.
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